Saturday 23 June 2007

BigWheel Days 2007

Ayant acheté mon TW début Mai, et n'ayant jamais roulé en moto avant, c'était dur de croire qu'à peine 1 mois (et 600Km) après je serais en route pour le BWD. Pourtant c'est bien ce qui s'est passé, le 7 Juin. Après une petite discussion matinale avec T2vv qui ne veut pas rouler avec moi car j'ai un sac poubelle bleu sur ma moto (pourtant il était gris, enfin le sac poubelle), je rejoins Yannick et Karine à Paris, je ne les connais pas du tout mais 2 TWs 200cc chargés jusqu'au bout c'est pas dur de repérer. À peine connaissance faite, c'est parti pour rejoindre T2vv, BON DIEU ON PASSE PAR LE PERIPHERIQUE!, j'avais promis moi-même de jamais le faire car c'est de la folie.

Presque arrivés chez T2vv, le JeanJean de Karine nous oblige à faire le premier demi-tour, si si c'est commencé si tôt, les demi-tours de JeanJean, on les connaît tous très bien maintenant. Connaissance faite avec Xavier, il semble ne pas voir (ou bien ignorer) mon sac poubelle, c'est parti en route avec 3 des plus expérimentés tiwistes de la France, je suis fou d'être là, je le sais.

On commence par de l'autoroute pour chauffer, on fait du 100 / 110Km/h (moi qui faisait la fête quand je passais la cinquième à Paris!), mais vite fait on passe aux routes départementales. Ça roule vite, les 200cc poussent bien, "au moins il y a un autre 125", oui mais je sais pas ce que Xavier a fait à son TW, c'est frustrant comment il me dépasse à chaque montée. En plus je n'entends plus du tout ma moto à cause de son pot aux petits trous, même s'il roule souvent derrière moi pour m'encadrer.

Puis arrivent les courbes. Je me rappelle de toutes les docs techniques que j'ai lu pendant un mois le soir chez moi, "faut pousser le guidon", "contre-braquer", etc... Bref je me lance à la poursuite de Yan et Karine, mauvaise idée, je prends une courbe trop vite pour ma maîtrise et je ne sais pas faire la contre-courbe! Je vais tout droit en freinant comme un malade, et tourne au dernier moment pour ne pas sortir de route. Xavier me dépasse immédiatement pour me calmer (il me semble qu'il a eu encore plus chaud que moi, en regardant cette belle manoeuvre de l'arrière). Un frisson qui me fait voir tout de suite qu'il faut prendre mon temps, pas de panique si Karine disparaît de vue (je me ferais vite l'habitude de cela, et d'ailleurs j'attends toujours les résultats du contrôle anti-doping!).

A midi, pause bouffe, Xav nous force à aller chez MacDo, je me force pour avaler un BeurkMac - et je crois pas à mes yeux quand je vois l'appétit avec lequel les autres avalent DEUX sandwich chacun (et les frites, boissons, desserts). L'après-midi est bien cool, un peu moins de courbes, mais du tout-terrain!, Karine nous fait découvrir des superbes autoroutes à TiWi, ça me fait des frissons chaque fois que la roue arrière chasse un peu, je comprends tout d'un coup pourquoi je suis le seul avec des pneus type 2.


Le soir on arrive enfin à la maison d'hôte où on reste. Et là, coup de théâtre, en essayant de me garer à côté des autres, la roue arrière glisse sur la boue, paf!, Sputnik par terre. Je ne tombe pas avec, mais ma dignité si, elle restera toujours perdue dans une flaque de boue au milieu de nulle part. Réussir à faire tout ces chemins de fou, pour venir tomber à l'arrêt. Xavier fait la immédiate remarque pertinente, "voilà ça y est, t'es tombé au BWD, brûlé à vie!"; mon effort pour lui expliquer qu'on était pas encore au BWD donc ça ne compte pas semble tomber sur des oreilles mouettes.


Un peu plus tard, on joint les mythiques Twin et Twige, et on va manger avec à leur maison d'hôte. Quel incroyable repas que la Madame avait préparé pour nous, apéro, salade, entrée, poisson, viande, fromages, dessert, café, digestif. La plupart des plats fait avec des produits du jardin ou bien de la région (il y avait toute une histoire a propos du gigot, j'ai presque eu peine de le manger). Tout ça en écoutant les histoires de 2ème Guerre Mondiale de son mari. Et c'est pendant ce repas que Twige sort cette phrase futuriste, à propos de JeanJean: "Ça marche à piles? Ah ben non qu'est-ce que je dis, ça marche par satellite!"

Lendemain, petit déjeuner, j'ai besoin de café car Yannick a oublié son 200 allumé toute la nuit, soit ça soit il ronfle fort. Je profite pour tester toutes les connaissances que j'ai appris en lisant les archives du forum: des mots clés comme "raisonnable" ou "verveine" semble avoir un joli effet sur T2vv. On fait un petit tour du garage de la maison, plein d'Alpines et avec un MassiveWheel aux franges que Yan n'a pas pu s'empêcher d'essayer. Avant de reprendre la route, je profite pour enlever le sac poubelle GRIS en toute discrétion, histoire de ne pas trop me faire remarquer par les autres tiwistes le soir.

En route, je comprends tout de suite les avertissements du jour précédent, les Twins ne connaissent que deux vitesses, vite et arrêt. La nuit m'a fait du bien pourtant, je commence a avoir moins mal à pencher la moto, ma technique étant de regarder l'angle que Karine prend à chaque virage pour juger la difficulté de celui-ci, avant de la perdre de vue, bien évidemment.
Même la Super Bock, bière Portugaise que je fais goûter à Edvin à midi (qui se met en rage quand on essaye de nous enlever les bouteilles pas vides!), ne me rend pas mou. Après-midi, le soleil perce enfin les nuages qu'on a traîné depuis Paris, il fait grand beau et je suis tellement fier de rouler avec ce groupe!


Arrivé enfin au camping de Beaulieu (qui mérite son nom), il y a déjà quelques tiwistes, on profite vite fait pour aller faire les pleins. C'est là que je comprends l'utilité de JeanJean, en me perdant pendant une bonne dizaine de minutes pour retrouver le chemin de retour au camping... Quelques bonjours aux gens qui sont là, et moi et les Twins on va directes à la piscine, quel bonheur après 650Km de route. 650Km? J'ai dupliqué mon kilométrage sur moto en deux jours...

Il y a des tiwistes de partout maintenant. Namna nous offre des bières, c'est incroyable comment tous les gens sont sympas et me traitent comme si j'avais toujours fait partie de leur famille. C'est émouvant. Presque tout le monde est là, les derniers étant deux mecs avec des motos bizarres, ça me prend quelques minutes pour comprendre que c'est bien des TiWis (bonjour Freeman et Tonin!).

Mega paella pour le repas du soir. Je suis au bout de la table avec Diana et Roberta, venues de l'Italie, on parle en Anglais car mes faibles connaissances en Italien font pitié. Avec un effort monumental je réussi à finir la paella, ce que je regrette tout de suite car le superbe gâteau aux noix qui suit était délicieux... Tout ça suivi d'une superbe grappa venue directe de l'Italie.
Je reste dans un mobilhome avec Dodo, Olox et Friteuse. Dodo me prévient qu'il a tendance à "respirer fort la nuit"... je lui réponds que j'ai l'habitude, après une nuit avec Yan. Mauvaise réponse. En plus de sa splendide résonance digne de Pavarotti, mon estomac se venge de l'abus du dîner, et ce n'est qu'à 4h du mat, avec des bouchons aux oreilles, que je m'endors enfin.

Le Samedi on fait une visite guidée de la ville, tout le monde vient à pied sauf moi, oups vite vite garer la moto et planquer le casque quelque part! La visite est bien sympa et ça me plaît beaucoup, je trouve que c'est une excellente idée (et la longueur me semble raisonnable).

Puis c'est parti en groupe massif! Les BigWheels envahissent la pompe à essence, et après 30 paiements CB de 5euros, on suit Karine et JeanJean sur des routes fabuleuses. Il y a des cailloux et des feuilles mortes un peu partout aux virages, mais ça me plaît, je fais confiance à mes gros pneus et à la loi des statistiques (si personne devant moi n'est tombé, je tomberais pas non plus!). Malheureusement ça marche pas pour Petra, qui fait une chute à l'arrière du groupe, mais heureusement elle va bien et les dégâts sont pas énormes.

J'essaye de faire des photos, mais c'est pas évident. Je veux pas rouler avec un SLR digital en main (c'est lourd quand même), j'essaye de m'arrêter vite fait et prendre quelques photos, mais le temps de m'arrêter, trouver le "N" vert, béquille, couper moteur, sortir l'appareil, tout le monde est passé, mince!, garder l'appareil, redémarrer, caler car j'ai oublié la béquille, enlever la béquille, retrouver ce foutu "N" vert, redémarrer à nouveau, et c'est le stress pour rejoindre les autres sans glisser et sans me perdre.
Lors d'une pause, j'essaye une nouvelle technique, je pars plutôt et m'installe sur des rails, clic clic c'est séquence top photo des BigWheels qui croisent la voie ferrée, puis courir pour revenir à ma moto, cette fois je cale pas mais j'oublie de serrer ce p**ain de casque, 5mins pour le serrer en roulant, et tout cela pour des photos moyennes. Soit.


Pause midi dans un petit village très sympa, à l'ombre d'une belle tour, Diana essaye de me passer son risotto aux tomates sucrées, avec les problèmes de digestion de la nuit précédente je refuse poliment, même si ce petit repas est très bon (merci à papa Yan d'avoir amené le mien que j'avais oublié). Nouvelle technique photo, je grimpe un mur de 3m pour une photo du groupe, c'est encore moyen, il y a des jours comme ça dans la vie d'un photographe amateur.

Un petit café, l'admiration des wheelies de MacBig, et c'est reparti. L'après-midi ce passe plus ou moins dans le même style, c'est dur de guider un groupe de cette taille pour Karine et Yan (même avec des jolies vestes jaune fluo), je m'amuse tout de même, rouler comme ça en groupe massif c'est une expérience incroyable pour moi. Une fois arrivés au camping, quelques gens repartent pour faire 50Km de folie, je n'y pense même pas un instant, c'est piscine suivi de bière pour les plus sages d'entre nous!
Edvin est super cool et se met à ouvrir la boîte à air de mon Sputnik, *avec un couteau Suisse*, ça lui prend un temps fou mais c'est incroyablement propre.

Encore un repas de folie le soir, magret de canard, pintade, je sais plus, je mange comme un porc, Diana et Robi ne croient pas à leurs yeux. Petra nous fait un speech avec un Français impeccable (alors qu'elle ne le parle pas!), et on reçoit tous une boîte de chocolats au liqueur, j'en mange un en écrivant ceci. Ensuite c'est les liqueurs Allemands, des mélanges dangereux, surtout que la grappa est toujours là et Dodo n'arrête pas de me payer des Leffes pour que je l'entends pas le soir. Pari gagné, je dors comme un bébé, même les blagues du Muppet Show ne me réveillent pas.

Lendemain matin, tête un peu lourde, mais c'est vite oublié avec les ballades en moto. Je découvre avec plaisir que JF26 et quelqu'un d'autre on fini la boîte à air, c'est incroyable comment ces gens sont sympas. Nico-dem et Cam-caro veulent essayer ma selle confort, donc on échange de selle. A la fin de la journée ils seront super contents, tandis que mon arrière sera bien carré et je comprendrais enfin les plaintes des gens qui disent que le TiWi n'est pas confortable.

On roule en deux groupes cette fois-ci, ça avance mieux mais les routes sont différentes aussi. Je suis dans le groupe "calme", on remplace JeanJean-demi-tour par une carte collée sur la W650 d'Olox, c'est pas gagné et on fait encore pas mal d'arrêts et détours, c'est pas grave (bien au contraire!), car le paysage est magnifique. On retrouve le groupe "fou" aux arrêts, et on passe par des endroits magiques (Paudirac, Rocamadour, Colonges, ...). On roule beaucoup, peut-être un peu trop, on arrive tard au camping; dernier détour non voulu d'Olox, on passe par le centre ville historique de Beaulieu, cool comme pas possible d'y rouler en TiWi! Diana ne fait pas son plein de toute la journée et arrive au camping avec 212Km au compteur, ça mon Sputnik ne sait pas faire! On est tous fatigués, je cours vers le mobilhome et me change pour aller 5min à la piscine, ça fait un bien fou... il y a que le tonton de Seb qui me joint. Olox est incroyablement sympa et me graisse la chaîne tant qu'elle est encore chaude, alors que je relax à la piscine. J'ai pas assez d'adjectifs pour décrire comment tout le monde a été impeccable avec moi.

C'est le dernier repas du BWD, je sais plus ce que j'ai mangé sauf que c'était bon et beaucoup, avec des dizaines de bouteilles de Beaujolais que titi48 nous a amené. La pluie est enfin là, donc on amène les motos sur l'aire couverte où on avait mangé, et JF26 commence son marathon de réglage de jeux de soupapes.

De l'autre côté, le tonton de Seb comprend qu'on parle Anglais à notre table et vient nous joindre, avec des histoires incroyables de son jeunesse. Les Italiennes n'attendent pas la fin de ces histoires et vont se coucher, 2h après je connais toujours pas la fin des histoires et je vais me coucher aussi, après finir la bouteille de grappa avec titi48, en affonant un dernier demi-verre d'un coup!
Avec encore toutes les Leffes que Dodo n'a pas arrêté de m'offrir, j'ai à nouveau dormi comme un ange.

Lundi matin, et c'est la fin du BWD... snif snif. Les Parisiens et JCA repartent avec ses Twins et la tongue, une dernière hola pour nous souhaiter bonne route, j'écrase une petite larme au coin de l'oeil, on va dire que c'était une goutte de pluie. Avec 550Km à faire d'un coup, c'est du non-stop, beaucoup moins drôle de rouler comme ça, même si les pauses étaient bien marrantes, avec à chaque fois les 3 Parisiens qui discutaient pendant 15min quelle route prendre pour épargner 5min...

Il y a de plus en plus de trafic en se rapprochant de Paris, avec la pluie qui enfin décide de nous rendre visite, et quand on prend l'auto-route c'est carrément pas drôle, surtout quand il a fallu faire de l'entre-file. Je suis soulagé en arrivant enfin chez moi, intacte, et avec 3x plus de Km qu'au départ le Jeudi matin!

Je sais pas comment remercier tout le monde pour cette incroyable expérience, et pour la façon dont vous m'avez accepté. Mention spéciale pour Yan, Karine et Xavier, non seulement organisateurs infatigables, mais aussi des gens de très bonne foi qui ont pris le risque d'accompagner depuis Paris le newbie que je suis!